Divino-Magique-Psycho-Chimique

Amphithéatre.Divino-Magique-Psycho-Chimique.fr

Un psaume pour les oiseaux

16 déc.

Accessoires & typographie

Septembre 2023,
à l'atelier de typographie de La Cambre, Bruxelles

Amphithéatre.Divino-Magique-Psycho-Chimique.fr

Ce projet, entre objet/grigri magique et longues explications du symbolisme des lettres de notre alphabet latin se construit sur le concept d’alchimie. L’alchimie, qu'est-ce que c’est ? La définition la plus simple que nous donne Wikipédia est la suivante : « Discipline qui peut se définir comme un ensemble de pratiques et de spéculations en rapport avec la transmutation des métaux. ». À l’époque c’était très sérieux, chimie et philosophie toutes les deux entremêlées. L’alchimiste était une figure savante, aujourd’hui le concept d’alchimiste se rapproche plus de la figure d’un vieil hurluberlu passionné par l’ésotérisme.



Mais alors pourquoi l’alchimie c’est aussi fun ? Ce qu’il y a de super cool avec les alchimistes c’est qu’en parallèle de leur discipline de chimiste et penseur, ils développent leur propre langage à partir d’imagerie (allégorie), des messages cachés par le « symbole ». À côté de toute cette imagerie symbolique, ils développent « la langue des oiseaux », un procédé littéraire, intellectuel et symbolique parfaitement fascinant. La langue des oiseaux consiste à donner un sens autre à des mots ou à une phrase, soit par un jeu de sonorités, soit par des jeux de mots (verlan, anagrammes, fragments de mots…), soit enfin par le recours à la symbolique des lettres. Autrement dit, la langue des oiseaux est une langue tenant de la cryptographie, qui se fonde sur trois niveaux : 1. la correspondance sonore des mots énoncés avec d’autres non dits permet un rapprochement sémantique qui constitue un codage volontaire, soit pour masquer une information, soit pour amplifier le sens du mot premier ; 2. les jeux de mots utilisés permettent un codage davantage subtil et ésotérique, les mots se reflètent ad libitum : verlan, anagrammes, fragments de mots, etc. ; 3. la graphie enfin, fondée sur la symbolique mystique des lettres des mots énoncés, peut renvoyer à un codage iconique renforçant le sens des mots, comme dans les hiéroglyphes. Les plus anciens documents dont nous disposons aujourd’hui théorisant la langue des oiseaux sont signés Grasset d’Orcet et Fulcanelli, et remontent à la seconde moitié du XIXe siècle. Ils attribuent néanmoins à la langue des oiseaux des origines immémoriales : elle aurait longtemps été une langue d’initiés, un système de codage occulte lié à l’alchimie et à la poésie hermétique (de Hermès, dieu patron des phénomènes cachés). Elle acquiert une dimension psychologique au XXe siècle, avec les travaux de Carl Gustav Jung ou de Jacques Lacan, qui y voient un codage inconscient permettant d’amplifier le sens des mots et des idées. Le Dictionnaire des langues imaginaires recense plusieurs entrées en lien avec la langue des oiseaux : langage des animaux, langue des corbeaux, langage de l’extase (mystique), langage ludique, langage du rossignol, langue secrète, etc. Néanmoins, il existe des langues farfelues (comme la langue des corbeaux) sans fondements historiques, sûrement inventions de cas pathologiques. Il faut ainsi différencier les « langues secrètes » des langues farfelues, des langues inventées (la langue des grenouilles, d’Aristophane), des jargons et dialectes et des imitations (« langue des animaux » dont Mircea Eliade dit qu’elle consiste à « imiter leurs cris, surtout les cris d’oiseaux »). Finalement, c’est l’existence d’un code caché qui permet de départager ces registres et de repérer l’originalité de la langue des oiseaux.



J’ai fait le choix de construire les symboles/motifs/lettrages/grigris sur le dessin de lettres de 3 alphabets latins que j’ai trouvé dans l’ouvrage « Traité pratique sur l’art de l’enluminure : avec des exemples, chromographiés en fac-similé et en esquisse, des styles prévalant à différentes époques, du VIe siècle à nos jours », publié par Marcus Ward et Co. London. Le 3, c’est un chouette chiffre. Le 3 en numérologie c’est le symbole de créativité, sociabilité, communication, épicurisme et mobilité. Le 3 c’est un E majuscule à l’envers, et le E représente en symbolisme de la lettre, les 3 territoires (spirituel/corps/terre). Le 3 c’est aussi, les trois principes en alchimie (matériel/psychique/divin).


Toujours dans la conception des perles, je me suis attardé sur la symétrie. La définition, encore une fois, merci à Wikipedia, est la suivante : « La symétrie est une propriété d’un système : c’est lorsque deux parties sont semblables. ». On retrouve la symétrie dans la chimie, la chimie inorganique (la cristallographie, la minéralogie), la physique, les mathématiques, etc.


En minéralogie, Frédéric Hatert dans son écrit « La symétrie des minéraux », nous fait part du fait que « la symétrie gouverne l’arrangement des atomes au sein des minéraux (…) ». En chimie, on retrouve le principe de « symétrie moléculaire ». C’est un concept fondamental en chimie car il permet de prévoir ou d’expliquer un grand nombre des propriétés chimiques des molécules.


Toujours dans un élan de symétrie, en Amérique, des chercheurs du Proceeding of the National Academy of Sciences se sont demandés « Pourquoi l’évolution privilégie la symétrie ? ». Ils nous font constater que « Pour la nature, ce serait une façon de fonctionner selon un principe d’économie. », et rajoute par la suite « Comme les structures symétriques nécessitent moins d’informations pour être codées, elles sont beaucoup plus susceptibles d'apparaître comme une variation potentielle. ». Les termes que j’ai trouvé intéressants dans cette recherche sont : l’économie, le codage et la variation. Comment des choses/termes créées par l’humain, tels que l’économie et le codage, peuvent-ils venir s’inscrire dans la démarche de la géométrie de la nature ? C’est à ce moment là, que je suis tombé sur un article s’intitulant « La géométrie : clef du réel ? Pensée de l’espace et philosophie des mathématiques » de Luciano Boi. Il nous dit « En ce sens, on peut dire que tout modèle mathématique de géométrie est un « univers virtuel » au sein duquel une géométrie physique peut passer d’un état de possibilité à un autre d’existence effective. La théorie de la supersymétrie ou la théorie des noeuds offrent de magnifiques exemples d’un tel processus. ». C’est sur « univers virtuel » et « théorie des noeuds » que j’ai directement pensé à Donna Haraway et ses fameuses String Figure (jeux de ficelles, en français). On retrouve ce terme dans son livre « vivre avec le trouble », notamment dans le chapitre 1 : « Jeux de ficelles avec les espèces compagnes : rester avec le trouble ». Elle nous y dit « Les jeux des ficelles sont comme les histoires : comme elles, ils proposent et mettent en oeuvre des motifs qui font en sorte que ceux qui y participent puissent habiter une terre vulnérable et blessée. (…) narration multispécifique (…) SF c’est égal à : Science Fiction, Féminisme Spéculatif, Fantaisie Scientifique, Fabulation Spéculative, String Figures. (…) Jouer à des jeux de ficelles c’est s’inscrire dans le jeu de qui donne et reçoit des motifs, en abandonnant des fils et en échouant, mais parfois en trouvant quelque chose qui marche. ».


Ce qui m'intéresse ici, et qui je trouve résonne plutôt bien avec le fait de créer l’objet de « la perle », est que l’alchimie et la science fiction ne sont pas si éloignés. C’est le fait de trouver harmonie et système pour vivre mieux avec notre propre évolution, entre science, technologie et nature. Conter/raconter/retracer/peindre/narrer une spéculation. (Réf. : « Spéculation : une économie politique des technologies de l’imagination » de Laura Bear). Dans la même foulée que ce constat, mes recherches m’ont amené sur un article qui s’appelle « Entre littérature, science et politique : les oeuvres alchimiques de Thomas Norton et George Ripley ». Qui nous énonce « L’alchimie incarne par nature la transformation (…) la pensée magique. (…) L’alchimie a aussi l’inconvénient de se situer à la frontière entre la science et l’art - au sens médiéval du terme, qui renvoie à une pratique. »


La perle devient donc synthèse de toutes ces données. Elle est la spéculation/traficotage de l’assemblage de l’alchimie avec sa symbolique des lettres, et de la science-fiction avec sa narration multispécifique. La perle, ou les perles, deviennent amulettes fantastiques/magnétiques/occultes, qui nous rapprochent, avec des procédés de créations technologiques (laser, plexiglass, tablette graphique) à des valeurs philosophiques de mieux vivre avec la nature (la terre, l’âme et le divin).



Technique de décodage de la construction d'une lettre :

. La droite verticale : Esprit divin. Elle est une descente de ce « qui est en haut » en reliant le supérieur et l’inférieur. Ce qui est debout à l’image de l’humain.

. La droite horizontale : représente notre plan terrestre, « plat » par son horizon et sa stabilité apparente. Une structure d’accueil de notre matière dont elle est le symbole. Symbole la masculinité aussi.

. La diagonale : Désigne le mouvement, qui est en progression ou en ascension selon le sens du tracé. Ce mouvement peut être un mouvement temporel ou une capacité d’action, de faire.

. La demi-sphère : Matrice. Symbole de la féminité.

. Le demi-carré : Symbolise l’Homme dans sa polarité incomplète. Ce carré que l’on devine, c’est son côté cartésien, « carré », et pourtant tronqué de moitié car il lui manque son autre moitié.

. Le cercle : Représente un tout fini, complet et parfait, autonome. Il contient son propre espace, c’est un contenant et un contenu.


© photographies d'Aïtana Saya Garcia.

Instagram d'Aïtana

L'ordre des diagonales

16 déc.

Édition & typographies

Décembre 2023,
à l'atelier de typographie de La Cambre, Bruxelles

Amphithéatre.Divino-Magique-Psycho-Chimique.fr

L’ordre des diagonales est la suite du travail « Un psaume pour les oiseaux ». Plusieurs questions gravitent autour de cette suite. Que se passe-t-il si l’on déconstruit les lettres ? Si les formes de ces dernières deviennent aléatoires ? Que se passe-t-il si je redessine les lettres sous une autre forme ? Parle-t-on toujours d’alphabet ? Ou bien de symboles ? Deviennent-ils hermétiques ? Et l’ultime question : Un discours à la marge c’est quoi ?


Dans l’article « La littérature alchimique (1550-1715) : écriture et savoir à la marge » de Véronique Adam écrit en 2014 on peut retrouver les faits suivants. « (…) Manifeste une tension entre une marginalisation subie, notamment politique et sociale, et une marginalisation voulue, induite par les choix d’écriture et d’anonymat de son auteur. (…) La « persona » de l’auteur se construit alors comme un passeur de savoir, conférant, en particulier au livre qui expose la genèse légitime mais merveilleuse de son savoir, une fonction symbolique qui permet de lire dans sa matérialité le signe de l’adéquation entre l’apparence du discours alchimique et le contenu qu’il révèle. (…) L’obscurité du langage entraine le savant dans une zone littéralement marginale, quoique symbolique. Cette privation d’un lieu d’exercice et de reconnaissance, la mise à l’écart sociale et spatiale, se dédoublerait en une distance comique ou critique, que porterait le langage . (…) L’obscurité des mots est double. Ses détracteurs ne la voient pas comme une exigence du savoir écrit, mais comme la marque d’une illusion - l’alchimiste prétend exprimer une vérité qui n’existe pas -. (…) Le discours énigmatique et en particulier les « Decknamen ». (…) Ils donnent naissance au 16ème siècle à une terminologie précise : la « stéganographie », ou écriture cachée. »



Une question ressort : L'alchimie est-elle une entité diachronique ? Si c’est le cas, cela nous arrange pour le reste de nos recherches et la création d’une variation de l’alphabet. Mais qu'est-ce que c’est la diachronie ? Sur la page Wikipédia de « Synchronie et diachronie » l’on retrouve la définition suivante : « L’étude diachronique de la langue se réfère à sa formation et à l’évolution au cours de son histoire de l’ensemble des faits, qui la constituent, comme une succession des étapes de son développement. (…) la caractéristique principale de la langue en diachronie est sa dynamique, ses variations dans le temps, ses transformations successives déterminées aussi bien par son évolution interne, c’est-à-dire de son propre système linguistique, que par des facteurs externes, historiques et culturels, tels que l’unité ou le démembrement de son territoire, le contact entre langues (direct ou indirect), la contribution expresse de certaines personnalités culturelles, dans des circonstances historiques données, à l’imposition d’une norma linguistique. »


Dans le texte de Eirenaeus Philalethes et Carl Jung de 1996, intitulé « Decknamen ou langage pseudochimique », l’on nous dit : « (…) Jung a fait valoir que l’alchimie, considérée comme une entité diachronique et transculturelle, s'intéresse plus aux états psychologiques survenant dans l’esprit du praticien qu’aux processus chimiques réels. » Qu'est-ce qui distingue la diachronie de la cryptographie ? Dans notre cas, nous voulons juste créer une variante de l’alphabet latin que nous connaissons. Dans quel but ? Celui d’arriver à un langage hermétique destiné à une certaine « communauté ». On ne sait pas laquelle, peut-être celle des alchimistes, ou des bio-hackers, ou encore des cryptographes, ou des magiciens. Le langage hermétique, l’écriture cachée, relève de la stéganographie. Wikipédia nous dit la chose suivante : « La stéganographie est un domaine où l’on cherche à dissimuler discrètement de l’information dans un media de couverture (typiquement un signal de type texte, son, image, vidéo, etc.). Elle se distingue de la cryptographie qui cherche à rendre un contenu intelligible à autre que qui-de-droit. L’intérêt de la stéganographie réside précisément dans la possibilité de communiquer en échangeant des contenus d’apparence anodines de façon à ne pas éveiller de soupçons. ».



Le but ici n’est pas de s’arrêter à une ou deux typographies différentes, mais de créer donc un langage plus universel et inclusif. Abstrait pour certains, lisible pour d’autres. Sur base de données existantes comme, notre alphabet latin, le mode de construction des lettres, la symbolique des éléments constituant les lettres, les alchimistes, les bio-hacker·euses, les biologistes, les penseur·euses, les historien·nes, les philosophes, les poète·sses, celleux qui expérimentent dans leurs garages, leurs ateliers, celleux qui travaillent en groupe, celleux qui sont révoltés.


Dans le livre « Lettering as drawing » de Nicolete Gray, dans le chapitre « La ligne abstraite : une expérience moderne, p.28 », l’on nous dit la chose suivante : (traduction approximative) « (…) Une ligne active qui se promène, qui se déplace librement sans but. Une promenade pour le plaisir de marcher. L’agent de mobilité est « un point qui se déplace vers l’avant » ; ensuite « la même ligne accompagnée de formes complémentaires » ; puis « la même ligne se contournant elle-même » ou « deux lignes secondaires se déplaçant autour d’une ligne principale imaginaire ». Toutes ces lignes sont des lignes d’écritures, nous les voyons et nous avons essayé de les considérer comme des lignes pures, se déplaçant selon leurs propres principes et créent ainsi de la beauté. Klee se penchera sur la manière dont les lignes et leurs mouvements sont normalement chargés de sens pour nous. La façon dont une ligne se déplace et la direction dans laquelle elle se déplace peuvent véhiculer des idées de statique ou de dynamique, de tension ou de mobilité ; le rythme avec lequel elle se déplace suggérera l’équilibre, le stress ou le chaos, et ainsi de suite. C’est ce que nous avons trouvé dans l’écriture : l’énergie dynamique dans une fleur gothique, l’insécurité dans l’irrégularité mérovingienne étriquée, l’autosuffisance équilibrée dans les litterae caelestiae. ».



Cet extrait est important pour moi et pour comprendre le travail et le dessin des grilles de constructions mises en place ici. La ligne, le dessin, le dessein n’est pas seulement là pour faire beau, il prend une toute autre symbolique, un tout autre sens. Qu'est-ce que la ligne raconte ? Que veut-elle dire si elle commence par la droite et non par la gauche ? Un S à l’envers veut-il dire que le voyage sur le chemin entre les Cieux et la Terre est différent ? Un R qui commence par une diagonale ne désigne plus un mouvement en descente mais en ascension ? La ligne parle.


Après avoir créer la typographie Hydrarial basé sur la fonte Arial, j’ai conçue Hydre. Hydre est construite à partir de verticales, horizontales et cercles qui sont eux mêmes construits à partir de grilles construites à partir de dessins de Ernst Haeckel. Ernst Haeckel était un biologiste, philosophe et libre penseur allemand. C’est un des premiers dans la biologie moderne à introduire les notions « d’embranchements » et « d’écologie ». Il désignera la politique comme de la biologie appliquée. Il sera aussi un des premiers en tant que scientifique à faire le rapprochement entre art et nature. Le 11 janvier 1906, il fonde « l’union moniste allemande », soit le mouvement « le monisme ». Son talent artistique fut fortement marqué par la symétrie présente dans la nature, et notamment avec son livre « Kunstformen der Natur » (Formes artistiques de la Nature) publié en 1904. Les grilles de constructions typographiques sont fondées sur les dessins se trouvant dans cet ouvrage.



Pourquoi me suis-je basée sur les travaux de Ernst Haeckel ? Car je trouve que le monisme résonne avec la philosophie alchimique. D’après Wikipédia le monisme c’est ça : « Le monisme est la position philosophique qui affirme l'unité indivisible de l'être. Dans son expression moderne, il soutient l'unicité de la substance qui compose l'univers. L'unité fondamentale du cosmos ou de l’univers y rend la matière et l'esprit indissociables. Le monisme s'oppose donc aux conceptions dualistes, qui distinguent monde matériel ou physique et monde psychique ou spirituel, et il s'oppose aussi aux conceptions philosophiques pluralistes pour lesquelles chaque être possède une nature particulière. »


Hydre et Hydrarial sont les premières écritures de cette recherche. Elles sont le début, peut-être, de la plus grande énigmes de ces temps-ci : « Comment rendre l’écriture et la langue inclusive ? » et « Comment faire pour mieux vivre entre nature et avancée technologique ? ». Elles sont notre discours dit à la marge, et il faut passer par les marges pour trouver ce que l’on cherche. Mais un discours à la marge c’est quoi ? La suite dans le prochain épisode.


Interview d'un Alchimiste

16 déc.

C'est quoi un alchimiste au xxie siècle ?

Novembre 2023,
interview avec Salazius Hermes d'Artigné

Amphithéatre.Divino-Magique-Psycho-Chimique.fr

Comment êtes-vous devenu alchimiste ? Est-ce pour trouver la fameuse pierre philosophale ? Ou bien pour les valeurs de cette pratique ?

"Je suis devenu Alchimiste sans trop le vouloir. Je reste assez convaincu qu'il y a une forme d'appel comme dans la vocation. Les choses se sont simplement enchaînées naturellement. La pratique Alchimique répond à des aspirations et elle même n'est déjà que réceptacle à ces aspirations spirituelles ou vision du monde. La première étape est avant tout la compréhension de la Nature. Tenter l'aventure de La Pierre est une conséquence qui se présente par soi-même petit à petit, même si cela peut être envisagé. Disons que tous les athlètes à 12 ans ne s'imaginent pas aux J.O de suite même si on sait que ça existe. Les valeurs Alchimiques sont très vastes et l'on y trouve souvent ce que l'on y met. Si la vision n'est pas belle et bonne. Le résultat sera de facto, ni l'un ni l'autre."


Pour vous quel est le but du « travail alchimique » ?

"Le travail Alchimique est multi facettes et très protéiforme. L'élément central est de comprendre les matières Principes de la Nature, ses fonctionnements. Les Mercures, les Soufres, les Sels. Leurs interactions. Ce qui génère du potentiel vivant. L'alchimie est un creuset liant divers aspects à la fois mystique et physique, reliant Formes et Divin. Pénétrer au coeur par l'ensemble de son être tout cela c'est ça l'Alchimie. C'est vivre avec son âme les cycles de la Nature et y être pour quelque chose. Le travail Alchimique proprement dit dans une optique mystique est à la fois de rectifier le vivant dans l'esprit, l'âme et le corps, en soi et hors de soi. Le mot clef est guérison, soin, aide, service, évolution. Ripley disait que nous ne sommes que les serviteurs du Feu Secret, sous entendu du Divin dans la matière. Pour contre carrer les effets négatifs des ténèbres dans la matière, ''post chute'', si l'on prend un cadre de pensée Chrétien. Le pinacle de ce travail est la Pierre Philosophale. Incarnation pure et parfaite du Divin ici bas."


Doit-on séparer la magie de l’alchimie et/ou inversement ?

"La Magie n'est pas l'Alchimie avec un grand A. À proprement parler la Magie s'occupe d'énergies, d'invocations et parfois de pactes ou toute autres formes de business avec des entités. Pour des buts louables ou inavouables. Techniquement la Magie est une aide dans le Laboratoire pour la bénédiction via Théurgie (magie sacrée, reliée au plus Haut) de matières, de lieux d'opération Alchimique. C'est un support pratique. On peut faire sans Magie/ou spiritualité appliquée. C'est juste plus compliqué parfois."


Pour vous, est-ce que l’alchimie est l’ancêtre de la biologie et de la chimie ?

"Il faut voir à quelle époque nous nous situons. Techniquement elle est orientée vers deux aspects dans son optique générale. La médecine et la longue vie et la fabrication d'or ou d'argent (pour faire court). Plus tard elle aura englobé la verrerie, la fabrication de savons, de parfums... D'alliages métalliques par exemple. L'alchimie est une biologie mais pas comme celle que nous connaissons. C'est une physique mais pas non plus comme celle que nous envisageons. Il est difficile de faire un lien direct. Les choses ne sont pas toujours si linéaires."


Pouvez-vous nous parler de la langue des oiseaux ?

"La langue des oiseaux est un moyen de faire passer un message sur plusieurs niveaux. Globalement c'est une sorte de stéganographie. Mais par assonances ou racines de mots. Si Perrot parle de Cendrillon ou ''Culcendron'' c'est comme l'a relevé Canseliet qu'il y a un lien avec la cendre de la matière et le X (lettre Khi) propre à marquer le sel ou la lumière. Petite indication donc propre à aiguiller la lecture, sur la phase de l'Oeuvre Alchimique, qui va se dérouler dans cette histoire."


Que vous évoque la symbolique dans cet art ?

"La symbolique de l'Art Alchimique n'est que transmission imagée de ce qui s'est dit ou qui ne peut vraiment l'être. Elle apporte une dimension visuelle, graphique indispensable, propre à parler plutôt à l'âme qu'au mental. Tout esthète appréciera à sa juste valeur l'iconographie des recueils Alchimiques. Chacun y trouvera son plaisir à contempler les emblèmes et leurs mystères. La forme dépeinte, sculptée, a plus de lien avec son archétype vivant (du moins dans notre esprit collectif) que le mot seul. Cela apporte donc pour moi, une dimension de vie, une douce poésie."


Pouvez-vous nous expliquer la symbolique des lettres de l’alphabet latin ? Pourquoi sont-elles dans cet ordre ? Que signifie, une ligne verticale ou horizontale, un demi-cercle ou une diagonale, dans la composition d’une lettre ?

"La question est très dense et vaste. Référez vous par exemple à un livre comme ''Le mystère de l'ordre alphabétique '' de Patrice Serres. Cela vous donnera certainement un éclaircissement global sur la question. La nature des énergies brutes qui nous entourent sont restituées dans le Verbe, comme les signes du zodiaque, traduisant des forces Cosmiques générales et universelles. Mais aussi les forces planétaires. Le A par exemple fait mention de lien avec le Un et permet telle une échelle d'y remonter. Du deux aux pieds, au un. Le B semble représenter la fécondité, telle une femme enceinte vue de côté… La structure des lettres provient de ce qui est appelé une matrice graphique. Son et forme se repondent dans la cristallisation de son archétype. Le B prononcé est plus rond que le Ka. Plus bref, rapide et explosif. La graphie s'y reflète nécessairement."


À votre avis pourquoi les alchimistes ont mis en place un langage « hermétique » compréhensible seulement pour les initiés ? Peut-on parler de langage codé ?

"C'est un langage codé effectivement. La matière est une incarnation d'une force vitale pour l'Alchimiste, ou le processus (cristalliser, fusionner, dissoudre, distiller...), au delà de l'écriture rapide et en ''sténo'' pour des mesures de praticité, le symbolisme hermétique reflété dans chaque lettre de notre codage Alchimique suit les mêmes règles (pour certains symboles en tout cas) que pour les lettres de l'alphabet latin par exemple. C'est un idéogramme. Ou un anagramme en forme de symbole comme ''SSS'' qui veut dire ''Stratum super stratum'' c'est à dire, strate sur strates, une disposition de couches alternées de matières différentes pour les faire ensuite inter réagir."


Pour vous est-ce que l’alchimie a une portée politique ? Sociologique ? Philosophique ?

"La seule portée directe que peut réellement avoir l'Alchimie est Spirituelle et purement concrète dans la production d'une matière, passée par les éléments que porte le travail Alchimique proprement dit. Philosophie, certes. Mais par sa portée Spirituelle avant toute chose. Une Spiritualité mise en Œuvre. En Grand Œuvre."


Pour vous la marginalisation (politique, sociale et scientifique) de la pratique de l’alchimie est-elle volontaire ou induite par l'anonymat ?

"Cela va dépendre des époques encore une fois. L'avancée scientifique dure du 18 ème siècle n'a fait que jouer en défaveur de l'Alchimie. En en reprenant les codes et même les termes, les noms de matières. Si le Soufre S, et le Mercure Hg se nomment ainsi c'est bien à cause de l'Alchimie. La volonté de secret et de travail discret a aussi fait qu'elle a quitté la place publique sans pour autant disparaitre. Elle s'est faite discrète. Pour des raisons parfois d'interdictions politiques, de pressions religieuses, de suspicion de fausse monnaie. Tout cela étant très grave et lourdement châtié, n'a fait que faire disparaitre de la place publique l'Alchimie et l'a faite passer pour conte et folklore."


Carl Jung et Eirenaeus Philalethes dans leur livre « Decknamen ou langage pseudochimique » disent le fait suivant : « (…) Jung a fait valoir que l’alchimie, considérée comme une entité diachronique et transculturelle, s’intègre plus aux états psychologiques survenant dans l’esprit du praticien qu’aux processus chimiques réels. » Qu’en pensez-vous ?

"Jung a changé plusieurs fois d'avis sur la question de la pratique matérielle même de l'Alchimie. Le symbolisme l'a attrapé, pour ainsi dire, plus que la capacité à comprendre la nature universellement matérielle du processus décrit très clairement dans beaucoup de traités. Il n'a fait qu'y prendre ce qu'il pouvait comprendre et intégrer. Le processus psychologique prend place dans l'Oeuvre Alchimique mais n'est clairement déclenché que par sa concrétisation, alors elle prend vie. Jung dans son ''Alchimie'' dit clairement que les alchimistes sont de facto des menteurs et des charlatans. Pour lui il est absolument impossible, impensable que le Grand Œuvre Alchimique menant à la Pierre soit réel. Si l'ouverture d'esprit permet d'envisager des concepts lointains et étrangers, les insultes elles, ne mènent jamais bien loin."


Que représente le fait d’être un alchimiste au 21ème siècle ?

"C'est être, comme dans n'importe quel autre siècle, à la même place que les anciens Alchimistes : à part, à côté, mais pas décentré de l'axis de la Vérité. Au contraire. En être plus proche. Vivre le travail Alchimique à nôtre époque est passionnant. La facilité offerte par la modernité des communications, pour les ouvrages, matières, verreries ou matériel, est absolument incroyable. Si les conditions matérielles se sont facilités, c'est le grand bouleversement mental qui lui est au contraire plus intense et profond. La pensée antique ou de nos anciens était elle, plus en accord avec les éléments Alchimiques. C'est l'inverse maintenant."


Instagram de Salazius

L'apocalypse de l'étain

15 jan.


Édition & typographie

Janvier 2024,
à l'atelier de typographie de La Cambre, Bruxelles

Amphithéatre.Divino-Magique-Psycho-Chimique.fr

"C’est ainsi que l’étain diffusa son énergie en moi, jusqu’à constituer l’image qui pouvait sauver ma vie et peut-être, du même coup, toutes les autres vies.
Dehors le soleil était argent et éteint, mais dans ma chambre, mes bibelots et moi-même savions d’un savoir à peine incertain que tout s’apprêtait à périr ou disparaître, et pas pour de la fiction.
Nous étions une bande de jeunes monstres matérialistes et tristes - militant·e·s queer, féministes, radicalisé·e·s et fatigué·e·s, et pire encore. Et nos joies de chaque jour, innocentes soient elles, venaient prendre repos sur le tapis de feuilles mortes que nous ont laissées nos parents, nos grand·e·s-parents, nous les avons nommés apocalypse.
Les feuilles humides en décomposition avaient l'habitude de nous dire : « Et puis, nous ne sommes pas au service de la Nature. Mon enfant, mon adelphe, nous sommes l’oppression de ton futur, nous te nourrissons de la chaire à canon en déclinaison d’une guerre. Nous préférons pour toi une guerre bactériologique, qu’une réussite. Dehors nous faisons craquer le ciel, monter les eaux, pourrir les rêves. Met ta robe de salut pour la fête de la bête noire. »
Mais nous avons les mots, nos épées d’étain, hermétiques aux ravages de l’automne. Nous entrechoquerons nos armes mon ami·e, le choc porté par nos particules. Ce seront nos nerfs, nos vaisseaux, nos cellules, nos bactéries, nos enzymes, nos hormones. Nous sommes la levure d’un soleil couleur or et lumineux."



L’étain est un métal gris-argent, malléable. Il est hautement cristallisé et la déformation d'une lame d'étain produit du bruit ; on dit que l'étain « crie » ou « pleure » (phénomène de maclage). « Maclage » veut dire d’après Wikipédia : « Un joint de macle (en anglais crystal twin, littéralement « cristal jumeau ») est un joint de grain qui est également un plan de symétrie miroir pour les réseaux des cristallites. »


En alchimie l’étain est associé à la planète Jupiter. Jupiter est le seigneur du ciel, le Dieu de la pluie, celui qui rassemble les nuages et déclenche la foudre. Il est le maître de l'Olympe, le Dieu des Dieux. Le Dieu Jupiter est parfois considéré, selon Christian Montésinos, comme un des pères de l'alchimie. Dans certains traités Jupiter est parfois associé au Zinc. Pour les alchimistes qui pratiquent la transmutation des métaux, le plomb se change en étain, qui lui-même se mute en cuivre.


Dans ce projet, la typographie nous est présentée comme une alliée. Un alliage de métaux, pour nous aider à transmuter nos idées en outils de guérison. L’édition se présente sous la forme de plaques de bois pyrogravées avec la typographie « Orichalcum ». La pyrogravure dans ce projet symbolise la cicatrisation d’un monde en feu. La cautérisation d’une plaie.



La pointe du pyrographe est faite en laiton. Le laiton, parfois appelé cuivre jaune ou bronze jaune, est un alliage métallique composé essentiellement de cuivre et de zinc, dans des proportions variables, avec éventuellement d’autres métaux associés comme le plomb, l'étain, le nickel, le chrome ou le magnésium. Il existe donc plusieurs sortes de laiton aux diverses propriétés.


La typographie créée à l’occasion de ce projet, et qui s'appelle « Orichalcum », est elle aussi un outil. L’orichalque (en grec ancien ὀρείχαλκος / oreíkhalkos, littéralement « cuivre des montagnes », de ὄρος / óros, « montagne », et χαλκός / khalkós, « cuivre ») est un alliage métallique légendaire. Wikipédia nous dit la chose suivante à propos de ce métal : « Sous la Rome antique, le mot renvoie principalement à un alliage de cuivre et de zinc, c’est-à-dire le laiton. Cet alliage méconnu a ressurgi dans la tradition des alchimistes et la culture des jeux vidéos, considéré comme un élément central pour l'élaboration de la pierre philosophale. (…) Plus tard, le mot a été appliqué tour à tour au cuivre pur, au laiton (alliage de cuivre et de zinc) et au bronze (alliage de cuivre et d’étain). »


Nous devenons « l’alchimiste social », changer le plomb en or, ou dans notre cas, changer le plomb en orichalque. Nous commençons à mettre dans notre réceptacle le plomb, métal associé à la planète Saturne. L’intoxication au plomb s’appelle « saturnisme ». Le plomb se change en étain. Soit Jupiter et sa colère, celui qui rassemble les foules et déclenche les révolutions. Après l’intoxication (plomb), la colère (étain). L’étain se transforme à son tour en cuivre, qui est associé à Vénus. Le cuivre est considéré comme un outil pour guérir certains maux, efficace notamment contre les inflammations, les envenimements et les intoxications.



L’intoxication (plomb) émanant de notre monde en confusion, devenu colère (étain), se transmute à leurs tours en outil (cuivre) pour vaincre cette excroissance toxique. La colère (étain) et l’arme (cuivre) devient notre alliage, notre arsenal (orichalque) pour partir en croisade contre l’apocalypse.


Reliques d'une île et rumeurs du rivage

01 déc.


Workshop & installation

Décembre 2023,
à l'atelier de typographie de La Cambre, Bruxelles

Amphithéatre.Divino-Magique-Psycho-Chimique.fr

"Iels entretiennent la mémoire d’un effondrement qui avait eu lieu, la chute d’un monde qui aurait existé il y a longtemps, et la mémoire se ronge, on ne sait plus trop. Plus personne n’est là pour raconter la survie, l’exil, les guerres, mais on s’en souvient, plus ou moins. Ce qu’il y a plus loin est la mémoire la plus vive de l’effondrement, un monde pas encore reconstruit totalement, un monde encore scarifié. Cette population est constituée de déserteur·euses, banni·es, amant·es en quête d’une terre d’accueil sans possibilité de retour."


Il y a des légendes modernes, des mythologies urbaines, des histoires vraies qu’on raconte aux enfants pour leur faire la morale, des récits avec tellements d’intermédiaires qu’on ne sait plus trop mais qui sont garantis véridiques, des preuves irréfutables, des anecdotes qu’on mélange pour en faire d’autres, qui perdent leur sens, qui oublient leur source. Un·e antiquaire raconte l’histoire d’un objet bizarre, ramené d’un voyage périlleux dans une terre lointaine, témoin d’une civilisation disparue ou pas encore apparue. Un moine dessine d’après des descriptions anciennes d’un·e explorateur·ice un peu mythomane. Des archéologues imaginatif·ves publient leurs analyses de vestiges insignifiants. Quelqu’un·e fait une blague qui dure un peu trop longtemps et à laquelle tout le monde finit par croire.


Il y a les fragments dérisoires et il y a les visions qu’ils convoquent, les mondes qu’iels construisent, la texture qu’iels laissent dans les rêves. Certain·es en ont peur, y voient des sauvages aux dents brillantes tapi·es dans la mousse moite ; certain·es ont espoir, y entendent apaisé·es la terre vivre sous leurs mains.


Les reliques sont des boîtes de pandore et des talismans. On y lit les avertissements d’un devenir à éviter, on en tire des fantômes à cacher dans des vallées lointaines. On les porte en boussoles, on s’en sert pour convoquer l’autre monde, écouter ce qu’il a à nous confier.


Ce workshop a était réalisé dans le cadre de l'atelier typographie. Avec Maroushka Payen et Aliette Griz. Ainsi que Baya Bourmeau, Clara Barthod, Emmi Durand, Enora Deas, Nail Okat, Rose Clynckemaillie et Nicolas Millot.



Instagram de Maroushka

Instagram d'Aliette

Instagram de Baya

Instagram de Clara

Instagram d'Emmi

Instagram d'Enora

Instagram de Nail

Instagram de Rose

Instagram de Nicolas

Index

16 déc.

Grimoire

Livre de magie. Écrit indéchiffrable, illisible ou incompréhensible.

Amphithéatre.Divino-Magique-Psycho-Chimique.fr

A

Alchimie : L’alchimie est une discipline qui peut se définir comme « un ensemble de pratiques et de spéculations en rapport avec la transmutation des métaux ». L'un des objectifs de l'alchimie est le grand œuvre, c'est-à-dire la réalisation de la pierre philosophale permettant la transmutation des métaux, principalement des métaux « vils », comme le plomb, en métaux nobles comme l'argent ou l'or. Cet objectif se fonde sur la théorie que les métaux sont des corps composés (souvent de soufre et de mercure). Un autre objectif classique de l'alchimie est la recherche de la panacée (médecine universelle) et la prolongation de la vie via un élixir de longue vie. La pratique de l'alchimie et les théories de la matière sur lesquelles elle se fonde, sont parfois accompagnées, notamment à partir de la Renaissance, de spéculations philosophiques, mystiques ou spirituelles. (Wikipédia)


Alchimiste : Personne qui travaille au laboratoire à l'élaboration de la pierre philosophale.


Archimiste : Chimiste cherchant à réaliser la transmutation métallique par des voies directes ou particulières.


Astrologie : Science de certains astres (le Soleil et la Lune, appelés luminaires, et les planètes Mercure, Vénus, Mars, Jupiter, Saturne, Uranus, Neptune et Pluton) considérés dans leurs relations entre eux, dans leurs positions dans les signes du zodiaque ; art d'interpréter ces configurations particulières à une certaine date, établies dans une carte du ciel, en vue de déterminer le caractère de quelqu'un, de prédire l'avenir. (CNRTL)

B

Biohacking : Le biohacking est un ensemble de pratiques, des sciences et techniques et arts dits du vivant, lié à une approche de la biologie soutenue par une philosophie avec une diversité de positionnement politique. Le Biohacking est l'une des situations de la biologie participative. Le biohacking consiste en une articulation de pratiques appuyées par une philosophie libertaire que l'on pourrait résumer par : libre accès à l'information et la connaissance ; étude et compréhension des phénomènes et fonctionnements du vivant ; déconstruction des outils d'étude et d'analyse du vivant ; détournement des méthodes et outils de travail ; détournement des fonctionnements du vivant vers des finalités nouvelles ; fabrication d'outils pour réaliser des expériences scientifiques et artistiques.(wikipédia)

C

Carl Gustav Jung : Fondateur de la psychologie analytique et penseur influent, il est l'auteur de nombreux ouvrages. Son œuvre est liée aux débuts de la psychanalyse de Sigmund Freud, dont il a été l’un des premiers disciples et dont il se sépare par la suite en raison de divergences théoriques et personnelles. Dans ses ouvrages, il mêle réflexions métapsychologiques et pratiques à propos de la cure analytique. (Wikipédia)


Cercle : libre accès à l'information et la connaissance ; étude et compréhension des phénomènes et fonctionnements du vivant ; déconstruction des outils d'étude et d'analyse du vivant ; détournement des méthodes et outils de travail ; détournement des fonctionnements du vivant vers des finalités nouvelles ; fabrication d'outils pour réaliser des expériences scientifiques et artistiques.Carl Jung pensait que le cercle symbolise les processus de la nature, le cosmos et les cycles de l'univers, alors que le carré représente l'univers tel que l'homme le conçoit et le projette.


Creuset : Vaisseau de terre réfractaire, ou de métal (platine) de forme et de grandeur variables, mais ordinairement rétréci vers le fond, destiné à être mis au milieu du feu, pour obtenir la fusion des corps très réfractaires.


Cryptographie : Ensemble des procédés visant à crypter des informations pour en assurer la confidentialité entre l'émetteur et le destinataire. (Dictionnaire Le Robert)

D

Decknamen : En français signifie "pseudonyme" ou "nom de code".


Diachronie : L’étude diachronique de la langue se réfère à sa formation et à l’évolution au cours de son histoire de l’ensemble des faits qui la constituent, comme une succession des étapes de son développement. À la différence de la synchronie, la diachronie implique la diversification d’aspects mutuellement exclusifs, représentable sur un axe vertical de succession. La caractéristique principale de la langue en diachronie est sa dynamique, ses variations dans le temps, ses transformations successives déterminées aussi bien par son évolution interne, c’est-à-dire de son propre système linguistique, que par des facteurs externes, historiques et culturels, tels que l’unité ou le démembrement de son territoire, le contact entre langues (direct ou indirect), la contribution expresse de certaines personnalités culturelles, dans des circonstances historiques données, à l’imposition d’une norme linguistique, etc. La perspective diachronique peut dépasser les limites d’une seule langue, la recherche concernant dans ce cas l’évolution de langues apparentées, ce qui fait l’objet de la linguistique historique comparée.

E

Ernst Haeckel : Le zoologiste/biologiste/philosophe Ernst Haeckel (1843-1919) fut l’un des partisans les plus précoces et les plus ardents du darwinisme en Allemagne. Cette figure très influente dans le champ culturel au tournant du siècle est particulièrement remarquable du fait qu’il développa, à partir des théories biologiques de l’évolution, un vaste ensemble théorique qui déborda vite le domaine scientifique. Ses recherches scientifiques (en botanique, zoologie, physiologie et embryologie) s’allient à des conceptions philosophiques, politiques, artistiques. Elles aboutirent à une esthétique spécifique et une rhétorique visuelle. Haeckel se distingue en ce qu’il associe dans son œuvre, et parfois au sein d’un même livre, des démonstrations scientifiques, des visions philosophiques, des figurations artistiques, des formulations littéraires et des idées politiques en se présentant toujours comme un homme de science. (OpenEdition Journals)


Ésotérisme : Les diverses définitions entourent l’idée d’ésotérisme de plusieurs notions. On peut privilégier le mystère, le côté occulte du monde, et ce mystère persiste même chez les initiés, ou bien on peut privilégier le secret, le côté réservé d'un enseignement spirituel ou d'une organisation initiatique, mais ce secret n'existe que pour les profanes. Les métaphores, les comparaisons, comme les dessins, les peintures parlent de l'ésotérisme comme d'un œuf originel et plein, d'un château, d'un labyrinthe, d'une perle... (Wikipédia)

H

Hermétisme : Désigne deux courants de pensée : une doctrine ésotérique fondée sur des écrits (les Hermetica) de l'Antiquité classique attribués à l'inspiration de Hermès Trismégiste ; son développement dans la doctrine des alchimistes au Moyen Âge puis essentiellement à partir de la Renaissance. Le langage hermétique découle de là. Se dit d'une fermeture aussi parfaite que possible (étanche).Soit un langage impénétrable, difficile ou impossible à comprendre.


Homéopathie : Système thérapeutique qui utilise à doses infinitésimales des produits obtenus par dilutions successives, par analogie avec l'alchimie. Créée et propagée par Samuel Hahnemann, médecin allemand (1755-1843).

M

Monisme : Le monisme est la position philosophique qui affirme l'unité indivisible de l'être. Dans son expression moderne, il soutient l'unicité de la substance qui compose l'univers. L'unité fondamentale du cosmos ou de l'univers y rend la matière et l'esprit indissociables. Le monisme s'oppose donc aux conceptions dualistes, qui distinguent monde matériel ou physique et monde psychique ou spirituel, et il s'oppose aussi aux conceptions philosophiques pluralistes pour lesquelles chaque être possède une nature particulière. (Wikipédia)


Magistère : Ensemble des opérations qui amènent à la réalisation pratique de la pierre philosophale. C'est également l'opération alchimique réussie.

N

Numérologie : La numérologie est un ensemble de croyances et de pratiques fondées sur l'attribution de propriétés à des nombres, propriétés variables selon le contexte (dépendant par exemple de la source alphabétique d'un mot, latin, grec, copte, arabe, hébreu, etc.). La numérologie est une pseudo-science. (Wikipédia)

O

Occultisme : (du latin occultus, « caché, secret »), désigne l'ensemble des arts et sciences occultes (alchimie, astrologie, magie, divination, médecine occulte) touchant aux secrets de la nature, à ce qui est non visible. Ces pratiques sont considérées par la science comme des pseudo-sciences. Le terme de science occulte est également utilisé de nos jours, par opposition à la science moderne décrivant principalement l'univers visible. (Wikipédia)

P

Psaume : Un psaume est un texte poétique composé de plusieurs versets relevant de quatre genres littéraires principaux. Le mot vient du grec ancien ψαλμός / psalmós qui désigne un air joué sur le psaltérion, et traduisant le mot hébreu mizmôr, employé dans la traduction grecque de la Bible dite des Septante, qui désigne un chant religieux de louanges accompagné de musique et est attesté 57 fois dans le Livre des Psaumes. Les psaumes peuvent prendre des caractères différents : plus ou moins laudatif, intime, combatif, repentant, plaintif, exultant, etc.(Wikipédia)


Pseudoscience : La pseudoscience ou pseudo-science (du grec ancien ψευδής, « faux, trompeur, mensonge » et du latin scientia, « savoir ») est une discipline qui est présentée sous des apparences scientifiques, mais qui n'en a pas la démarche, ni la reconnaissance. Elle se situe en opposition à la science. Le terme de « pseudoscience » est souvent utilisé pour dénoncer la tromperie autour de certaines connaissances, c'est-à-dire ceux qui utilisent, sciemment ou non, des termes et des démarches qui semblent scientifiques ou logiques dans le but de s'attribuer le crédit que la science possède. Ils utilisent parfois un langage et des axiomes scientifiques, mais ne respectent pas les critères de la méthode scientifique, tels les principes fondamentaux de réfutabilité, de non-contradiction et de reproductibilité. La pseudoscience se rapproche de la para-science (« auprès de, à côté de la science ») dont le terme est perçu comme étant moins péjoratif, et exprimant l'idée de proximité ou de contiguïté avec la science. Les disciplines ou connaissances dites para-scientifiques sont, au mieux, trop peu étayées pour être considérées comme parties intégrantes de la science. Jusqu’à preuve du contraire (reconnaissance par les institutions scientifiques), les thèses se réclamant de la para-science sont donc à placer en pseudoscience. (Wikipédia)

S

Stéganographie : La stéganographie est un domaine où l'on cherche à dissimuler discrètement de l'information dans un media de couverture (typiquement un signal de type texte, son, image, vidéo, etc.). Elle se distingue de la cryptographie qui cherche à rendre un contenu inintelligible à autre que qui-de-droit. Lorsqu'un acteur extérieur regarde un contenu cryptographié il peut deviner la nature sensible de l'information qui lui est cachée. L'intérêt de la stéganographie réside précisément dans la possibilité de communiquer en échangeant des contenus d'apparence anodines de façon à ne pas éveiller de soupçons. Pour prendre une métaphore, la stéganographie consisterait à enterrer son argent dans son jardin là où la cryptographie consisterait à l'enfermer dans un coffre-fort — cela dit, rien n'empêche de combiner les deux techniques, de même que l'on peut enterrer un coffre dans son jardin. C'est un mot issu du grec ancien στεγανός / steganós (« étanche ») et γραφή / graphế (« écriture »). (Wikipédia)


Stigmergie : Terme forgé par Pierre-Paul Grassé en 1959, de στιγμα (stigma) « marque, signe » et ἔργον (ergon) « travail, action ». Méthode de communication indirecte dans un environnement émergent auto-organisé, où les individus communiquent entre eux en modifiant leur environnement. (Wikipédia)


Symbolisme des lettres : Concerne le sens et la valeur symboliques des lettres (signes graphiques représentant dans la langue écrite un phonème ou un groupe de phonèmes), soit lues, soit écrites, dans une écriture alphabétique ou ailleurs. Alors que, quand on lit, le sens de chaque lettre disparaît, quand on se penche sur le symbolisme des lettres on cherche du sens dans chaque lettre. Le symbolisme des lettres concerne l'alphabet en tant que symbole, dans sa capacité à représenter analogiquement, à être interprété, à porter sens et valeurs (en plus de l'aspect pratique ou matériel). On entre dans l'étude des lettres en tant que symboles (symbologie) ou en tant que systèmes (symbolique) ou dans l'examen de leur capacité à désigner, à signifier, voire à exercer une influence (symbolisme). La lettre en général a son symbolisme (elle représente l'élément des choses, sa nature simple, ainsi que le démontre l'étymologie grecque) ; chaque lettre en particulier a son symbolisme (le A représente le début). (Wikipédia)

À propos

17 déc.


De l'Amphithéâtre Divino-Magique-Psycho-Chimique

Master de typographie,
ENSAV La Cambre, Bruxelles

Amphithéatre.Divino-Magique-Psycho-Chimique.fr

Bonjour à toustes ! j'ai créée ce site dans le cadre de mon master en typographie à La Cambre, pour faciliter l'accès à mon travail, mes écrits, ma recherche, et fourre tout en tout genre. J'espère que l'utilisation de ce site vous sera agréable pour naviguer dans le chaos des métaux, de la transmutation et des lettres surnaturelles.


cros.e@hotmail.com


@cros__emma